Islam
1-Introduction
L'islam débute au VIIe siècle, dans les cités arabes de La Mecque et de Médine. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une branche dissidente du judaïsme ni du christianisme, il affirme explicitement être autant un prolongement qu'un remplacement de ces doctrines, et se fait l'écho de beaucoup de leurs principes. Selon la foi musulmane, le Coran fut le dernier mot de Dieu et son message est celui de tous les prophètes. Comme exemple de similarité entre les fois, les musulmans croient en une version de l'histoire de la Genèse et en la lignée directe des Arabes depuis Abraham via Ismaël, fils de celui-ci et sa servante Hagar.
L'islam (arabe : الإسلام) est une religion abrahamique révélée à Mahomet (appelé, de l'arabe, Mohammed ou Mohammad par les musulmans)en Arabie au VIIe siècle.
L'appellation " Mahomet " qui peut être considérée comme une transcription ou une francisation fautive de la forme arabe (donc musulmane) actuelle, est un nom propre ancien dont on trouve trace dans la langue française dès son origine, ainsi qu'en latin au XIIe siècle, et en grec auparavant. C'est pourquoi elle est commune à d'autres langues européennes comme l'anglais traditionnel, et reste assez proche des formes conservées dans d'autres langues romanes : Mahoma en espagnol, Maomé en portugais, Maometto en italien, Mahomed en roumain.
La religion musulmane se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, de l'arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim =ملة إبراهيم ), c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet (Mohammed). Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme, tout en considérant qu'ils sont, dans leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification partielle : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawrat (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l'Injil (l'Évangile).
Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet (Mohammed), récits appelés hadiths. Cependant, les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma’) et l'analogie (qiyas).
En 2009, le Pew Research Center estime que l'islam comprend 1,57 milliard de fidèles, appelés « musulmans », ce qui en fait la seconde du monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l'hindouisme. C’est, chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.
L’islam se répartit en plusieurs courants, notamment le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans, et le chiisme rencontré principalement en Irak et en Iran. Ces deux courants se combattent depuis leur origine.
La religion musulmane a été désignée autrefois en français par le mot islamisme (comme judaïsme, christianisme, bouddhisme, animisme, etc). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'« islam », le mot « islamisme » s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général.
Le mot « islam » est la translittération de l’arabe الإسلام, islām, signifiant : « soumission », « allégeance », sous-entendant « à Dieu ».
Le nom d'agent (en arabe اسم فاعل ism fā'il) dérivé de cette racine est مُسْلِم muslim « celui qui se soumet », à l'origine du mot français musulman.
L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam
2-Situation contemporaine
L'islam comporte, selon les sources entre 0,9 et 1,4 à 1,8 milliard de croyants, soit entre 14 % et 21 % de la population mondiale en 2007. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe, s'explique par les migrations et les conversions.
Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane. Au final, 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième sont situés en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a environ sept millions de musulmans aux États-Unis représentant 2,3 % de la population américaine et environ 5 millions en France selon les sources principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats.
3-Les cinq piliers de l'islam sont
- La foi en un Dieu unique (tawhid), Allah, et la reconnaissance de Mahomet (Mohammed) comme étant son prophète
- L'accomplissement de la prière quotidienne, la salat
- La charité envers les nécessiteux, la zakât
- Le respect du jeûne lors du mois de ramadan
- Le hajj, le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.
La chahada (« déclaration de foi »), équivalent du crédo chrétien, consiste en une phrase très brève : « Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu'Allah et que Mohammed est Son messager. »
4-Allah
Le fondement doctrinal de l'islam est que Dieu (Allah en arabe) est unique. L'unicité de Dieu (tawhid) se décompose en trois branches :
- L'unicité dans la Seigneurie (tawhid ar-Rouboubiya) ou, la foi en la seigneurie d'Allah).
C’est le fait de reconnaître les œuvres spécifiques à Allah (tel le fait de donner la vie, la mort, la subsistance...). Reconnaître Allah comme Seigneur c’est lui reconnaître :
- La création, Allah est Le seul Créateur
- La royauté, Allah est Le seul à détenir la royauté
- La gérance, Allah est Le Seul à gérer la création
- L'unicité dans l'adoration (tawhid al Oulouhiya) ou, la foi en la divinité d'Allah.
C’est le fait de vouer tout acte d’adoration à Allah, en toute exclusivité.
« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent » (Coran. Sourate 51, verset 56)
L’adoration telle que la définit Ibn Taymiyya est :
« Un terme qui englobe tout ce qu’Allah aime et agrée comme œuvre apparente ou cachée »
- L'unicité dans les noms et attributs (tawhid al asma wa sifat) ou, la foi en ses noms et attributs.
Allah dans le Coran s’est attribué des noms et des caractères, tout comme le prophète Mahomet (Mohammed)dans sa sounna (traditions) a attribué à Allah des noms et des caractères, que tout musulman se doit d'accepter.
- Tous les noms d’Allah sont parfaits puisque chacun d’entre eux désignent un caractère qui est lui aussi au summum de la perfection. C’est pourquoi les musulmans doivent invoquer Allah par ces noms-là.
- Les attributs d’Allah sont tous parfaits, sans aucune faille.
« C’est à ceux qui ne croient pas en l’au-delà que revient le mauvais qualificatif, tandis qu’à Allah Seul est le qualificatif suprême et c’est Lui le Tout Puissant et le Sage » (Coran. Sourate 16, verset 60)
Exemples de noms et attributs d'Allah : Al-Wahid (l'unique) Al-Rahmane (le miséricordieux) Al-Rahime (le tout-miséricordieux) Al-Afou (le tout-clément) Al-Awal (le premier) Al-Akhir (le dernier).
Ces trois branches de l'unicité sont indissociables et forment à elles trois, le Tawhid, ou le premier pilier de la foi.
Les théologiens musulmans affirment que les versets qui donneraient en apparence des organes ou un emplacement à Allah ne doivent pas faire sujet de comparaison avec une créature.
Dieu est décrit dans le Coran à plusieurs reprises. A titre d'exemple, les versets suivants :
« Dis : "Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus. Et nul n'est égal à Lui". » (Coran. Sourate 112)
« Allah! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même "Al-Qayyum". Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône "Kursiy" déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand. » (Coran. Sourate 2, verset 255)
Selon un hadith, il est mentionné que Allah a quatre-vingt-dix-neuf noms parfaits (asma'ou l-Lahou l-housna) révélés par Dieu, qui permettent au musulman qui les connaitrait par cœur et les utiliserait, d’entrer au paradis. Le Coran cite des noms/attributs comme Al-'ahad (Celui Dont les perfections sont sans rapport avec les caractéristiques des créatures) ou Ar-rabb (Celui à Qui nous nous devons d’obéir), Al-Malik (Celui à Qui ce monde appartient en réalité et en totalité et Celui Dont la domination est absolue et exempte de toute imperfection) qui ne sont pas cités dans le hadith précédant. Un autre hadith affirme qu’Allah possède un nom inconnu des gens du commun. Selon une version de ce hadith, ce nom est qualifié de الأعظم "Al-Adham" qui veut dire "le plus grand" ou "le plus noble".
5- la prière ou la salat
La salât, ou salâh (الصلاة) désigne la prière islamique, second des cinq piliers de l'islam. Chaque musulman est tenu d'effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires.
La prière doit s'effectuer en état de pureté : il faut avoir accomplit les ablutions au préalable.
Elles peuvent être effectuées à n'importe quel endroit, bien que pour les hommes, accomplir en groupe à la mosquée les cinq prières canoniques est fortement recommandé ou obligatoire, ainsi que pour les prières du vendredi et des deux fêtes ( Aïd al-Kebir et Aïd al-Fitr).
La prière s'effectue tournée vers la qibla, qui est la Ka'ba de La Mecque.
Les cinq prières journalières obligatoires pour les musulmans sont:
- La prière de as-soubh ou al-fajr désigne la prière de l'aube. Son temps commence à l'apparition de l'aube véritable (al-fajrou s-sadiq) qui est une lueur blanche transversale à l'horizon Est. Son temps d'accomplissement dure jusqu'au lever du soleil (chouroûk).
- La prière de adh-dhouhr qui est la prière de la mi-journée, après que le soleil a passé son zénith. Son temps commence lorsque le soleil s'écarte du milieu du ciel vers le couchant et finit lorsque l'ombre d'une chose quelconque (un bâton ou un gnomon par exemple, planté verticalement sur un sol plat) atteint une longueur égale à celle de la chose elle-même plus la longueur de l'ombre qu'elle avait au moment du zénith..
- La prière de al-'asr, la prière de la mi-après-midi. Son temps commence à la fin du temps de adh-dhouhr et dure jusqu'au coucher du soleil.
- La prière de al-maghrib, la prière du coucher du soleil. Son temps commence après le coucher du soleil c'est-à-dire après la disparition de la totalité du disque solaire, et il finit à la disparition de la lueur rouge (shafaq al-ahmar). La lueur rouge est la rougeur apparaissant du côté du couchant après le coucher du soleil.
- La prière de al-'icha, la prière de la nuit. Son temps commence à la disparition de la lueur rouge et finit à l'apparition de l'aube.
Les Autres prières
- prière du vendredi (joumou'a)remplaçant le dhohr, elle est obligatoire ;
- prière de Al witr ;
- prière des deux fêtes ( Aïd al-Kebir et Aïd al-Fitr), elles sont obligatoires ;
- prière funéraire (janazah) sur le(a) musulman(e) , elle est seulement communautairement obligatoire (C'est-à-dire que si une partie des musulmans l'accomplit, les autres peuvent en être dispensés;
- prière de l'éclipse (koussouf) est fortement recommandée et est fard kifaya. Elle doit donc doit être réalisée par une partie de la communauté tandis que l'autre en est dispensée.;
- prière de la matinée (duha) ;
- prières surérogatoires (nawafil) ;
- prière du salut de la mosquée (tahaiyat Al masjid): recommandée lorqu'on entre dans une mosquée ;
- prière de la consultation (istikhara): lorsqu'on hésite à faire un choix ;
- prière du besoin (haaja ou istijab): lorsque l'on a un besoin précis (matériel ou autre) ;
- prière des nuits du mois de Ramadan (Tarawih) après la prière de al-icha durant ce mois n'est pas obligatoire mais très méritoire;
- prière de la peur ou du danger est permise en temps de guerre ou lorsque l'on craint pour sa vie ;
- prière d'exaltation ou de glorification peut être accomplie par le fidèle qui en a l'envi plusieurs fois à n'importe quel moment de sa vie ou même une seule fois s'il le veut
- prière du voyageur (moussafir) qu'une personne en voyage peut effectuer lorsqu'elle s'absente de chez elle moins de quatre jours.
6-Lieu des prières
Une mosquée est un lieu de culte où se rassemblent les musulmans pour les prières communes.
L’ensemble architectural est le plus souvent entouré d’une ou plusieurs tours, ou minarets, dont le nombre est limité à six pour ne pas excéder les sept de la mosquée de La Mecque. C’est du haut d’un des minarets que le muezzin (mouadh-dhîn) appelle à la prière au cours de l’adhan. La mosquée est devenue plus qu’un lieu de culte ; elle sert d'institution sociale, éducative et politique.
Selon un Hadith attribuée à Mahomet (Mohammed), « toute la terre est une mosquée sauf les cimetières et les lieux d’aisance ». Un autre Hadith affirme que « la terre m’a été rendue lieu de prière et pure. Quiconque parmi les hommes de ma communauté atteindra l’heure de la prière aura un lieu de prière et de pureté» . Selon la croyance islamique, la première mosquée au monde était masjid al-Haram connue également sous le nom de Kaaba à La Mecque, qui aurait été édifiée par Adam, puis reconstruite par Abraham et son premier fils Ismaël sur un ordre de Dieu. La deuxième mosquée la plus ancienne est la mosquée al-Aqsa. Selon la tradition musulmane, elle aurait été construite 40 ans plus tard par Abraham ; Elle était la première direction de la qibla.
La première construite pendant le règne de l’islam serait la mosquée de Quba à Médine. Elle aurait été édifiée lors de l’hégire, fuite de Mahomet (Mohammed) et ses compagnons de la Mecque à Médine. Quelques jours après avoir commencé sa construction, Mahomet (Mohammed) aurait entamé la construction d’une deuxième mosquée à Médine, connue aujourd’hui sous le nom de masjid al-Nabawi, ou « mosquée du prophète ».
Les salles de prière ne doivent pas abriter des statues, des figures spirituelles, des images d’animaux ou d’êtres humains. Les fidèles prient dans des rangées parallèles au mur de la qibla. Pour la prière, les hommes se placent devant et les femmes derriere ; néanmoins, dans de nombreux pays, les hommes et les femmes sont séparés. L’intérieur est sobre et ne comporte généralement aucune image figurative : des calligraphies, généralement des versets du Coran ou la chahada, ornent l’édifice et les tapis sont utilisés pour couvrir le sol et les motifs dont ils se parent sont orientés en direction de La Mecque. La salle de prière est souvent précédée d’une vaste cour centrale bordée de portiques et parfois ornée d’une fontaine.
Généralement, en face de l’entrée à la salle, se trouve le mihrab (محراب) (où se tient l'imam qui n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière).qui est une niche, souvent décoré avec deux colonnes et une arcature, qui indique la qibla, c’est-à-dire la direction de la Kaaba à La Mecque vers où se tournent les musulmans pendant la prière. Il est souvent au milieu du mur de la qibla. C’est probablement dans la mosquée de Médine qu’on trouve le premier mihrab (705-706).
Le minbar, un siège ou un pupitre duquel on présente des sermons, est situé à la droite du mihrab, en haut d’une série de marches. Il est notamment utilisé lors de la prière du vendredi. Le premier minbar fut construit par le prophète en l'an 7 de l'hégire, sous forme d'une chaire de bois depuis laquelle il pouvait s'adresser aux fidèles. Le plancher de la mosquée à l’endroit où la congrégation se réunit pour le culte, est couvert de tapis. Il n’y a ni siège ni banc. Dans les pays musulmans, on peut trouver des salles de prière dans les lieux de travail, les grands centres commerciaux voire dans les écoles. Certains aéroports comme celui de Doha, d'Abou Dabi ou encore de Riyad sont également équipés de salles de prière.
7- Les six piliers de la foi
Mahomet (Mohammed)a défini la croyance (ou la foi) par une parole qui signifie : « La foi (Iman) est que tu croies:
-en Dieu,
- en Ses anges,
- en Ses livres,
- en Ses messagers
-en la réalité du jour dernier
-et que tu croies en la réalité de la destinée, qu'elle soit relative au bien ou au mal ».
Dans la jurisprudence religieuse, l'adhérent à l'islam est nommé mouslim (musulman) et l'adhérant à l'iman est nommé mou'min (croyant), sans pour autant faire de dissociation entre les deux, car ces deux termes sont jugés indissociables et complémentaires du point de vue religieux.
En effet, l'imam Abou Hanifah (mort en 150H/767G) a explicité la position musulmane concernant le rapport entre l'iman et l'islam en ces paroles: « Ils sont comme le revers et le plat de la main », c'est-à-dire qu'ils sont inséparables, et par conséquent tout musulman (mouslim) est considéré comme croyant (mou'min) et vice-versa.
Les juristes musulmans ont dit que sans une acceptation totale de la foi (iman) par le cœur, l'appartenance de quiconque à l'islam est invalide. De même, toute conversion à l'islam n'est valable que par la foi (iman) dans le cœur et additionnée de la prononciation verbale des deux « témoignages de foi » (Ach-Chahadah) à savoir par exemple « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité que Allah et je témoigne que Mouhammad est le Prophète de Allah ». Cependant, il existe plusieurs degrés de croyants (mou'minoun).
Dans l'islam, la croyance et la pratique sont intimement liées. En effet, les versets coraniques décrivent souvent le croyant mou'min comme étant « celui qui croit et pratique de bonnes œuvres ». Bien évidemment, il est alors question du mou'min complet. Toutefois ce lien met en lumière le fait que la spiritualité et l'action sont donc deux éléments fondamentaux qui participent de l'être du croyant. Les actes sont donc le reflet de la foi.
8-Les anges & Les Écritures
-Le Coran affirme l'existence des anges, qui sont les « messagers » d'Allah. L'ange Gabriel joue un rôle d'une importance considérable en islam. Les anges exécutent ou transmettent les ordres d'Allah.
-Selon la doctrine musulmane, les écritures révélées les plus connues sont le Coran (qour’ân) révélé à Mahomet, (Mouhammed) la Torah (tawrât) révélée à Moïse, les Psaumes (zaboûr) révélés à David, l'Évangile (injîl) révélé à Jésus. Selon les musulmans, le Coran est le dernier des livres révélés, car Mahomet (Mouhammed) est pour eux le dernier prophète et, de toutes ces écritures révélées, seul le texte du Coran demeure intact. Le texte des autres livres révélés aurait été falsifiés sur Terre et préservés dans les cieux.
9-Le Coran
Le Coran (القرآن al qourān, « lecture ») est le livre le plus sacré des musulmans. Les musulmans le considèrent comme la parole de Dieu, transmise à Mahomet. (Mouhammed) Étant illettré, ce sont certains de ces compagnons lettrés par exemple Zaid ibn Thabit, qui ont mis par écrit les versets du Coran au fur et à mesure des révélations qu'eut Mahomet. (Mouhammed) Ces versets étaient écrits sur des feuillets, pièces de cuir,... . En somme, tout support sur lequel les scribes pouvaient écrire les versets que Mahomet (Mouhammed) dictait.
C'est le calife et ami de Mahomet (Mouhammed), Abou Bakr As-Siddiq, qui, peu après la mort du prophète de l'islam, met Zaid ibn Thabit à la tête d'un comité ayant pour but de réunir tous les versets écrits de son vivant pour en faire un seul ouvrage. Afin d'éliminer tous risques d'erreurs, le comité n'accepta que les écrits qui avaient été rédigés en présence de Mahomet (Mouhammed) et exigea deux témoins fiables à l’appui, qui avaient réellement entendu Mahomet (Mouhammed) réciter les versets en question. C'est le troisième calife également ami de Mahomet (Mouhammed), Outhman (calife entre l’an 23 et l’an 35 de l’Hégire) qui demanda qu’on en fasse plusieurs copies reliées.
Selon le récit religieux musulman, cette transmission de l'archange Gabriel à Mahomet (Mouhammed) aurait eu lieu de manière fragmentaire par voie auditive, par la voie du rêve prophétique ou par la voie de "l'inspiration divine" (wahy), durant une période de vingt-trois ans. Après des débats houleux, le calife al-Mamum à Bagdad, vers 820 proclame le Coran, manifestation de l'attribut de Allah appelé "Kalam Allah", par dogme, incréé, éternel et inimitable.
Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres nommés sourates, de longueurs variables. Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l'arabe âyah, « preuve », « révélation »). L'ordre des versets et sourates tel qu'on le connaît a été dicté par Mahomet (Mouhammed).
La plupart des musulmans mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l’arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Il existe plusieurs traductions du Coran de l’arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d’origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l’arabe, et enfin parce que le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face.
10-Les prophètes
Les musulmans considèrent que l’envoi des prophètes est une clémence et une grâce d'Allah pour ses créatures, car la raison à elle seule ne permet pas de connaître tout ce qui sauve dans l'au-delà. Leur fonction principale est donc de montrer aux gens le chemin, la voie (la charia) qui mène au bonheur éternel. Et pour prouver leur véracité, Allah les a appuyés par des faits hors du commun, à savoir les miracles qui constituent des défis implacables que personne ne peut contrecarrer ni imiter.
Tous les prophètes d'Allah ont fait valoir un bon comportement et une conduite exemplaire . Ils sont nécessairement immunisés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés reflétant une bassesse de caractère, ceci avant et après la mission prophétique.
Selon l'islam tous les prophètes sont soumis à Dieu, c'est à dire musulmans et ont tous appelé les gens à entrer dans sa religion. En effet, sa signification est croire en un Dieu unique sans rien lui associer et de croire au message de Mahomet (Mouhammed) envoyé pour son époque.
Les textes expliquent que Adam a inauguré la fonction prophétique, tandis que c’est par Mahomet (Mouhammed), le dernier, qu’elle a été clôturée. Leur nombre est très grand, citons quelques-uns : Abraham (Ibrâhîm), David (Dâwoûd), Isaac (Ishâq), Ismaël (Ismâ'îl), Jacob (Ya'qoûb), Jean-Baptiste (Yahyâ), Jethro (Chou'ayb), Job (Ayyoûb), Jonas (Yoûnous), Joseph (Yoûçouf), Loth (Loût), Moïse (Moûçâ), Noé (Noûh), Salomon (Soulaymân), Zacharie (Zakariyyâ), Jésus (Issah).
11-Mahomet (Mohammed)
Mahomet (Son nom est en arabe : محمّد (Mohammad ouMohammed), qu'on peut traduire par « digne de louanges »), fondateur de l'islam, est un chef religieux, politique et militaire arabe, né à La Mecque en 570 et mort à Médine en 632. Il est pour les musulmans le dernier des prophètes du monothéisme, au sens où il termine et scelle le cycle de la révélation monothéique abrahamique.
De nombreux autres noms lui ont été attribués, soit de son vivant, soit par la tradition islamique. On en compte deux cent un, dont Al-Mustafâ et Al-Mukhtâr qui signifient « l'élu », Al-Amine qui signifie « le loyal », Ahmad et Mahmoud qui sont dérivés de la même racine que Mohammed.
Mahomet (Mohammed) est le nom propre français (il serait, selon l'historienne Jaqueline Chabbi, la traduction de la forme latine « Mahometus »)qui désigne habituellement le fondateur de l'Islam. Il est aussi utilisé pour désigner certains personnages historiques de l'Islam comme les anciens califes, mais jamais pour les personnes ordinaires ou contemporaines . Cette forme courante, qui est l'aboutissement d'une longue tradition écrite et orale, est assez éloignée de la prononciation originale arabe.
Dans le Coran et les hadiths, Mahomet (Mohammed) est habituellement appelé « le messager de Dieu » (rasoul) (الرَّسول, ar-rasūl, « le messager », « l'envoyé »), plus de deux cents fois dans le Coran. Il est également désigné par l'expression (Nabi) (النَّبيّ, an-nabīy, traduit « le Prophète »). Ces deux appellations renvoient à une distinction faite en islam entre deux catégories de personnes investies d'une mission apostolique ; les messagers de Dieu, appelés aussi envoyés de Dieu, sont, d’après la terminologie islamique, les personnages qui auraient reçu la révélation de lois abrogeant les lois des messagers précédents, avec l'ordre de le transmettre aux hommes, tandis que les prophètes auraient reçu une révélation par les mêmes voies et l'ordre de transmettre aux hommes un message du messager précédent. Selon cette classification, tout messager est un prophète, mais tout prophète n'est pas messager. Les uns comme les autres auraient reçu la révélation, mais seuls les messagers amèneraient un livre ou une loi nouvelle. Selon la tradition musulmane il y aurait cent vingt-quatre mille prophètes et trois cent treize messagers, le premier d'entre eux étant Adam, le premier des humains, et le dernier, Mahomet (Mohammed), l'un comme l'autre étant considérés comme des prophètes messagers .
Il récitait à ses premiers compagnons (sahabas) les versets du Coran ,la parole de Dieu (Allah en arabe), transmise à lui par l'archange Gabriel. Le Coran aurait été compilé après la mort de Mahomet (Mohammed), à partir de transcriptions sur des supports divers, par ces disciples. Par ailleurs, certaines de ses actions et de ses paroles forment la sunna qui est la seconde source à la base du droit musulman.
Selon les chroniqueurs musulmans de la Sira comme Ibn Ishaq, Tabari, Ibn Kathir, Ibn Hicham, etc., Mahomet (Mohammed) est né (la tradition retient l'année de 570, appelée traditionnellement « année de l’éléphant » en référence aux évènements qui s'y seraient déroulés, précisément un lundi soir, le douzième jour de Rabî`al-awwal, troisième mois lunaire du calendrier arabe.)à la Mecque, alors importante ville, au carrefour de plusieurs routes caravanières. Avant sa mission prophétique, Mahomet (Mohammed) est un marchand. Après le début de sa mission prophétique, il est perçu comme une menace pour les intérêts économiques des tribus arabes en charge de l'administration de la ville, craignant que le discours du monothéisme ne fasse fuir les caravaniers aux diverses croyances, dont certains faisaient le déplacement à la Mecque en pèlerinage. Mahomet (Mohammed) est contraint de fuir la Mecque à la mort de son oncle, marquant l'Hégire, l'an un de l'ère musulmane. Il se rend à Yathrib, qui sera connu plus tard sous le nom de Madinat el Nabi, ou ville du prophète, qui deviendra par la suite simplement Médine. Là, il continue sa mission et devient un chef politique et militaire. Il mène sa première bataille à Badr. C'est à l'issue de cette bataille que l’islam sera fondé politiquement. De bataille en traité, et devant le nombre important de convertis, La Mecque dépose finalement les armes devant les troupes de Mahomet (Mohammed). Mahomet (Mohammed) rentre triomphant à la Mecque. Il devient alors homme d’État pour unifier l’Arabie sous une seule idéologie, religieuse : l’Arabie, avec une langue unique, une culture unique, des valeurs uniques, pouvait ainsi trouver son unité.
12-Hadiths
Les hadiths sont les paroles ou actes de Mahomet (Mohammed) considérés comme des exemples à suivre par la majorité des musulmans. Les écoles de jurisprudence madhhabs considèrent les recueils de hadiths comme des instruments importants permettant de déterminer la sunna, la « tradition » musulmane. Le hadith était à l'origine une tradition orale qui rapportait les actions et coutumes de Mahomet, (Mohammed).Les recueils de hadiths sont, encore aujourd'hui, pris comme références dans les sujets en rapport avec le fiqh ou l'histoire de l'islam. Les authentiques sont admis par l'ensemble des musulmans sunnites.
Une grande majorité de sunnites considèrent les hadiths comme des suppléments et des clarifications essentielles au Coran. Dans la jurisprudence islamique, le Coran contient le germe de nombreuses règles de comportement attendues d'un musulman. Cependant, de nombreux sujets, religieux ou profanes, ne sont pas encadrés par des règles coraniques.
Ils sont considérés comme une source d'inspiration religieuse, alors que certains musulmans considèrent que le seul Coran est suffisant. Les chiites ont en effet plus de réserves à leur égard car ils montrent que Mahomet (Mohammed) n'a pas parlé des choses qui sont fondamentales dans le courant chiite, ce qui fait qu'ils ont élaboré leurs propres ouvrages. Entre autres, ils n'éprouvent pas de gêne à la reproduction de visages humains, comme ceux de personnalités cultes telles Ali et Hussein, alors que plusieurs hadiths laissent penser que cela est proscrit par Mahomet(Mohammed).
13-L'au-delà
Les musulmans croient qu'un certain nombre d'évènements surviennent après la mort dont les plus importants sont :
- Le jour du jugement : Il surviendra après la fin du monde, et durera 50 000 ans.Allah jugera les gens sans intermédiaire. Les étapes seront :
- La résurrection physique : elle marque le début du jour du jugement. Les gens seront ressuscités par Allah, nus et incirconcis, afin d'être jugés.
- Le rassemblement : tous les gens seront rassemblés en un lieu pour se faire juger.
- L'exposition des actes : chacun aura ses actes, bons ou mauvais, qui seront exposés.
- La rétribution : en fonction de leurs actes, les gens seront récompensés ou châtiés.
- La balance : les actes seront comparés, bons contre mauvais.
- Le pont (al-sirat) : Il relie la nouvelle Terre aux abords du paradis et il sera dressé au-dessus de l'enfer dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, les « infidèles » chuteront (ceux qui n'acceptent pas le Coran) .
- Le bassin (al-kawthar) : chaque communauté aura son bassin duquel les musulmans pieux boiront avant d'entrer au paradis.
- L'intercession : Avec la permission d'Allah, ses prophètes, ainsi que d'autres pieux ou le coran, intercèderont pour les musulmans qui méritent le châtiment.
- L'enfer (jahannama) : C'est un endroit dans lequel, selon l'interprétation majoritaire, seront châtiés les « infidèles » . L'interprétation des versets coraniques relatifs à la « durée » du séjour infernal est l'objet de développements théologiques.
- Le paradis (al-janna) : C'est une demeure de félicité éternelle réservée aux personnes unifiant Dieu, ainsi qu'aux personnes sincères.
- La vision du Seigneur : les musulmans verront Allah, sans notion de distance et sans qu'il y ait un doute sur cette vision.
La majorité des musulmans croient à la question, au supplice et à la félicité de la tombe. Ceci n'est pas mentionné dans le Coran mais dans la sunna. Selon cette dernière, après la mort, toute personne sera questionnée dans sa tombe par deux anges du nom de Mounkar et Nakir : « Qui est ton Seigneur ? Qui est ton prophète ? Quelle est ta religion ? ». Les musulmans pieux répondront correctement à ces questions et auront la félicité dans leur tombe, tandis que les non-musulmans et certains musulmans désobéissants n'y répondront pas correctement et seront châtiés.
14-Interdits alimentaires
La loi islamique fournit un ensemble de règles prescrivant ce que les musulmans doivent manger. Ces règles spécifient ce qui est halal (halāl), c'est-à-dire légal. Ces règles se trouvent dans le Coran, qui décrit aussi ce qui est illégal ou haram (harām).
La loi islamique interdit aux musulmans de consommer de l'alcool, de boire ou de manger du sang et ses produits dérivés, et de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores)[33] [34]. Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des « gens du livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.
L'abattage rituel islamique est appelé dhabiha (dhabīḥah) D'après certaines fatwas, l'animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre ». La viande kasher est considérée comme halal.
15-La loi islamique
La charia est la loi islamique. Le Coran est la source principale de la jurisprudence islamique (fiqh). Pour les Sunnites, la sunna n'est pas un texte en soi comme le Coran, mais signifie l'ensemble des actes et paroles du prophète. La place des hadiths fait l'unanimité dans la loi islamique.Deux ouvrages compilent les hadiths authentiques: le "Sahîh" d'Al-Bukharî et celui de Muslim, mais aussi de récents travaux gigantesques de l'imam Al-Albani. L’ijma et le qiyas (raisonnement analogique) sont généralement considérés comme les sources tertiaires et quaternaires de la charia, mais ceci est contesté par certains religieux selon qui seuls les hadiths et le Coran sont source de loi, comme certains hanbalites.
La loi islamique couvre tous les aspects de la vie. Les lois islamiques qui ont été inscrites expressément dans le Coran sont appelées hudud et traitent spécifiquement des cinq crimes de vol, attaque, intoxication, adultère et fausse accusation d'adultère, le meurtre étant classé au-dessus de ces cinq crimes et juste au-dessous de l'associationisme.Le Coran détaille aussi les lois portant sur l'héritage, le mariage, les compensations pour blessures et meurtres, ainsi que des règles régissant les fêtes, la charité et la prière.
Quand des musulmans sont divisés sur un sujet particulier, ils peuvent demander assistance à un mufti (juge islamique), qui peut leur donner des conseils sur la charia et les hadiths
16-Variantes théologiques
Les croyants se partagent en trois branches principales : le sunnisme rassemble environ 90 % des musulmans, le chiisme environ 10 %, le kharidjisme moins de 1 %.
a-Le sunnisme
Le sunnisme (de sunna, « tradition ») est le courant considéré orthodoxe, et de loin le plus répandu. Le sunnisme s'organise lui-même en différentes écoles juridiques. Il y en a aujourd'hui quatre . Ces écoles s'acceptent les unes les autres, organisant ainsi un relatif pluralisme en matière de normes juridiques mais ont une foi commune. Ce sont, dans l'ordre de leur apparition :
- le hanafisme (de Abu Hanifa, 700-767) ;
- le malékisme (de Mâlik Ibn Anas qui vécu entre 712 et 796) ;
- le chaféisme de Al-Châfi'î 768-820) ;
- le hanbalisme de Ibn Hanbal (781-856). Les sunnites se font appeler ahlou s-sounnah par opposition aux différents groupes considérés égarés.
Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. L'imam n'est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n'est pas forcément un théologien : en arabe, l'imam veut dire « chef » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d'une communauté, d'un État. Le muezzin, celui qui fait l'appel à la prière, n'est pas un prêtre non plus.
b-Le chiisme
Le chiisme en terme arabe shi'a désigne à l’origine un groupe de partisans. le terme a acquis graduellement le sens secondaire de partisans d’Ali, ceux qui croient en son imamat. Pour les chiites, la nomination de Ali comme imam eut lieu dès le début de la Prophétie, fut maintes fois confirmée, et la dernière eut lieu le jour d'al-Ghâdir.
Des divergences à propos de la succession de certains Imâms furent en grande partie à l’origine de l’éclatement du chiisme en d’innombrables groupes. Trois grandes tendances forment l’essentiel du monde chiite d'aujourd'hui :
-le chiisme duodécimain (90 % des chiites) que l'on peut séparer en deux grands groupes,
*les « orthodoxes », tels les usuli (jafarites = clergé d'ayatollah, la plus répandue), akhbari, shayki,
*et les « hétérodoxes », tels les alaouites ou « Nusayri » de Syrie, les alévis de Turquie, les Ahl-e Haqq d'Iran et Irak, les Shabaks, Kakaï, Kirklar etc. ;
-le chiisme septimain (ou ismaélien) ;
-le chiisme quintimain ou zaydisme du Yémen ; et enfin les druzes de Syrie / Israël / et du Liban.
Le chiisme orthodoxe de la secte usuli (clergé des ayatollah) reconnaît, un clergé à plusieurs niveaux hiérarchiques
1-Chiisme duodécimain
Le chiisme duodécimain est le chiisme "historique" : il est majoritaire en Irak (qui a sur son territoire plusieurs villes saintes dont Kerbala), en Iran où le chiisme est religion d'État, ainsi que parmi les musulmans du Liban
Pour les duodécimains, depuis l'occultation (ghayba) du douzième imâm, les hommes ne peuvent pas se réclamer d'une autre autorité et ils sont donc libres par rapport au pouvoir temporel en place. Il y a donc une séparation du spirituel et du temporel.
Les Ouléma jouent un grand rôle dans la révolution. La doctrine n'est pas figée car le douzième Imâm est toujours vivant : malgré son absence physique, il informe à sa communauté l'expression de sa volonté. L'interprétation reste donc ouverte dans le chiisme et les problèmes nouveaux peuvent recevoir une solution nouvelle. Selon les critères du savoir théologique, les `Ulama peuvent interpréter les signes de l'Imam.
Les duodécimains admettent dorénavant passivement l'ordre politique car le douzième Imâm reviendra à la fin des temps et retrouvera son règne
3-L'ismaélisme
L'ismaélisme, ou ismâ`îlisme est un courant minoritaire de l'Islâm shî`ite. Ses membres sont appelés Ismaéliens, Ismâ`îliens (arabe اسماعيلي ismā`īlī). Une étude de l’ismaélisme doit couvrir plusieurs aspects : il n'est pas spécifiquement persan, ni arabe, ni indien ; il a une longue histoire qui est complexe et loin d'être unifié, l’ismaélisme se subdivise en plusieurs rameaux dont les principaux sont les Druzes (de Syrie, de Palestine, du Liban et d'Israël), les Must`aliyya (Bohras)et les Nizâriyya.
Les Ismaéliens professent une gnose abstruse influencée par les néo-platoniciens et par diverses traditions des religions révélées. Très tôt, ils se sont distingués par leur façon très particulière de concevoir la religion. Pour eux, l’Islâm renferme deux principes complémentaires : l’un exotérique (zâhir) représenté par le Prophète et la sharî`a (loi religieuse), l’autre ésotérique (bâtin) transmis dans l’exégèse spirituelle de l’Imâm de l’époque (Imâm al-zamân). Seul les Imâms sont dépositaire de ces connaissances (`Ilm) qu’il reçoit directement (ta`yid) de Dieu et qui est à l’instar de la sagesse prophétique. Les Ismaéliens sont donc adeptes de l'interprétation allégorique des textes qui doit mener les croyants à la connaissance de la Vérité suprême, celle-ci se déploie graduellement par couches successives.
La pierre angulaire de leur théosophie est la théorie shî`ite de l’Imâmat.
4-Le zaïdisme
Le zaïdisme est une branche du chiisme dont les adeptes reconnaissent Zayd ben`Alî comme cinquième et dernier imam.
Les zaïdites ne sont plus présents de nos jours que dans le nord du Yémen, où ils sont majoritaires, bien qu'à l'échelle nationale, ce sont les sunnites qui prédominent.
Cependant ils rejettent la notion d'Imam caché. Les zaïdites, considèrent que n’importe qui peut devenir imam du moment qu'il descend de `Ali et Fatima et qu’il en a la capacité. Il peut donc, au nom de cette capacité, être remis en cause si elle lui fait défaut.
De fait, les zaïdites sont une tendance Chi’ites assez éloignée des autres branches. Ils sont en fait très proches des sunnites, dont les principaux éléments doctrinaux qui les séparent sont le culte des saints.
c-Le kharidjisme
Le kharidjisme ou kharijisme (arabe : ḫawarij, خوارج, « dissidents ») est avec le sunnisme et le chiisme l'une des trois principales branches de l'islam. Il se divise à son tour en diverses communautés et tendances (Ibadites,Sufrites,Azrakites, etc). De nos jours la seule tendance kharidjite qui ne s'est pas éteinte ou marginalisée est l'ibadisme. Il se retrouve dans le sultanat d'Oman (qui pratique un ibadisme d'État), et dans quelques régions du maghreb très localisées : en Algérie (chez les Berbères de Ghardaïa) et en Tunisie (île de Djerba).
d- confréries & autres
d1-La Zaouïa
Dans un premier temps, ce terme désigne un emplacement ou un local réservé à l'intérieur d'une structure plus vaste où les soufis (mystiques) pouvaient se retirer comme le laisse entendre, le sens de la racine du mot arabe (angle ou recoin).
Par la suite, le mot désigne un complexe religieux comportant une mosquée, des salles réservées à l'étude et à la méditation ainsi qu'une auberge pour y recevoir les indigents. On y effectue les pratiques spirituelles et on y enterre les saints fondateurs des confréries soufies.
La communauté soufie (رابِطة [rābita]) se regroupe dans un ribat (رِباط [ribāt]) parfois fortifié. Au Maghreb, ces communautés se sont développées dans le cadre urbain sous la forme des zaouïas. Les membres de ces confréries se font parfois appeler marabouts (مَرْبوط [marbūt] ou مُرابِط [murābit]).
d2-Le soufisme
Le terme « soufi » apparaît pour la première fois dans la seconde moitié du VIIIe siècle de l'hégire pour désigner des ascètes.
Les soufis sont des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements rugueux (l'arabe sûf, signifie « bure », « laine », car les premiers ascètes musulmans furent ainsi désignés à cause des vêtements de laine qu'il portaient ; (ils peuvent porter le muruga, manteau fait de morceaux rapiécés symbolisant le fagr, c'est-à-dire l'illusion du monde).
Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites. Il connait son développement maximum à Bagdad entre 750 et 950. Le soufisme est donc une forme mystique de l'islam, suivi par certains musulmans (ceux qui sont alors appelées soufistes). Les soufis considèrent généralement que suivre la loi ou la jurisprudence islamique (fiqh) n'est que le premier pas sur le chemin de la soumission parfaite. Ils se concentrent sur des aspects internes ou plus spirituels de l'islam, comme la perfectibilité de la foi ou la soumission de l'égo (nafs). La plupart des ordres soufis, ou tariqas, se rapprochent soit du sunnisme, soit du chiisme. On les trouve dans tout le monde islamique, du Sénégal jusqu'à l'Indonésie. Leurs croyances font l'objet de critiques, souvent formulées par les salafistes voire par le reste des sunnites, qui considèrent que certaines de leurs pratiques sont contre la lettre de la loi islamique.
En Afrique, il existe deux grandes confréries, la al-qâdiriyya, et la al-tidjâniyya,. Ces deux tarîqa (doctrines) professent l'adhésion sans restriction aux préceptes coraniques. (Prières, aumône, jeun, pèlerinage à la Mecque, éviter de faire du tort à son prochain, etc.).
α-La Qadiriyya (arabe : القادريه) ou confrérie de Qaadir est une confrérie soufie née au XIe siècle et fondée par le cheikh moulay Abd al Qadir al-Jilani, l’un des maîtres soufis les plus populaires en islam, dont le sanctuaire et le mausolée se trouve à Bagdad, ville où il enseigna aussi bien les sciences ésotériques qu’exotériques pendant de nombreuses années. Cette confrérie est présente dans le monde entier (Afrique, France, Angleterre, Espagne, Belgique, USA, Asie ...). La branche boutchich de cette confrérie est née au milieu du XVIIIe siècle, dans le nord-est du Maroc. C'est là que se situe la maison mère, près de Berkane, à Madagh. Sidi Hamza est désigné par ses disciples comme un héritier du "secret initiatique" (sirr) et le "pôle spirituel" (qotb) de son temps.
Sa forte expansion est liée à l'influence du cheikh vivant Sidi Hamza al Qâdiri al Boutchichi, maître actuel et descendant du fondateur. Hamza al Qâdiri al Boutchichi est actuellement considéré au Maroc et par ses disciples d'autres pays, comme un « maître vivant », le représentant authentique d’une tradition vivante du soufisme.
β-La al-tidjâniyya, fondée au Maghreb à la fin du XVIIIe siècle (1782 (1196 de l'Hégire)[1])par Ahmed Tijani (né en Algérie en 1737 et décédé à Fès en 1815) et répandue en Afrique subsaharienne.
La doctrine de cette voie est basée sur le Coran et la sunna de Mahomet (Mohammed). Elle est appelée Tarîqah Tijâniyyah en arabe, ce qui peut être traduit par « la voie tijanite . Elle est l'accès à la connaissance de Dieu par la fana et le baqa. Le « wird » tijane consiste à réciter 100 fois la demande de pardon, 100 fois la prière sur Mahomet (Mohammed) (« salatoul fatihi »), 12 fois la prière des « perles de la perfection » (« djawaratoul kamel »). Y a été ajouté par la suite, 100 fois la reconnaissance de l'unicité de dieu (« la ilaha illa.Allah», soit « il n'y a point de Dieu excepté Dieu »).
Le tijanisme fut fondé par Ahmed Tijani vers 1781 à Boussemghoune (situé dans l'actuelle Algérie). À quarante-six ans, Il partit à Fès (situé dans l'actuel Maroc) où il arriva le 17 septembre 1798 (1213 de l'Hégire). Là il reçut le 22 juillet 1799 (18 safar 1214 de l'Hégire) le statut de Pôle caché, ce qui dans la hiérarchie islamique en fait un intermédiaire entre les prophètes et le commun des mortels, et le place immédiatement en dessous des prophètes et de leurs compagnons.
Le tijanisme s'est diffusé dans un premier temps autour de Boussemghoune dans le désert de l'actuelle Algérie, puis à partir de la ville de Fès au Maroc lorsque Tijânî émigra vers cette ville. Il se répandit ensuite en Tunisie, en Arabie, en Mauritanie, en Sénégambie, au Mali, au Tchad, au Soudan, au Nigéria, en Indonésie et au Pakistan. On le trouve également en Libye, en Égypte, en Syrie, en France et aux États-Unis. De nos jours il est surtout présent au Maroc, mais aussi au Sénégal au Ghana, au Nigeria, au Niger, en Mauritanie et au Tchad.
d3-Madaniya
La Madaniyya est une confrérie sunnite reliée au patrimoine du prophète Mahomet (Mohammed)par une chaîne de transmission traversant quinze siècles. Elle est fondée tout au début du XXe siècle par le Cheick Muhammad b. Kalîfa al-Madanî (1888/1959). Après son retour de Mostaganem (Algérie) où il a passé trois ans, il s’installe en Tunisie et débute une vie spirituelle qui allait durer 40 ans. Selon l’étude de S. Khlifa, il laisse entre cinq et sept milles disciples ainsi qu’une dizaine d’ouvrages édités.Outre son exégèse coranique de certaines sourates et versets (Sourate al-Wâqi’a, al-Fâtiha, quelques versets de sourates al-Nûr), il compose un recueil de poésie et un commentaire de rhétorique. Sa doctrine spirituelle se distingue par son insistance sur le caractère indissociable entre la haqîqa (le savoir ésotérique) et la charî`a (le savoir exotérique). Une attention particulière est accordée à la morale de la conduite spirituelle et en particulier à l’égard du prophète, du cheikh et des autres croyants. Il en va de même pour la solidarité sociale et les œuvres de charité qui occupent une place de choix dans son enseignement. Les réunions quasi quotidiennes, hebdomadaires et annuelles (à l’occasion de la nativité du prophète : le mawlid/mouloud) permettent d’exhorter les disciples à accomplir les devoirs religieux, de former un ordre soudé.
d4-La naqshbadiya
La naqshbadiya, fondée au XIVe siècle, est encore bien implantée en République autonome du Daghestan et au Turkménistan. Fondée par Muhammad Baha' al-ddîn Naqshband, elle concerne environ 10% des musulmans pratiquant dans ces régions et 300 000 personnes en ex-Union soviétique. La confrérie a aussi des membres dans les régions telles que la Chine ou l'Afghanistan. Elle s'est illustrée par sa résistance à des années d'athéisme d'État. Lors de l'initiation (talqîn), le disciple s'engage par serment à suivre la voie (al-tarîqa) qui le mènera à Dieu. Un diplôme lui est donné. Une cérémonie rituelle hebdomadaire, des prières supplémentaires, des veilles, des jeûnes, des pèlerinages constituent la pratique. Les membres versent jusqu'à 30% de leur salaire à la communauté.
d5-La al-sanûsiyya
Fondée au début du XIXe siècle, est active en Libye et dans les régions sahariennes.
d6-Le mouridisme: Article détaillé : Confrérie des Mourides.
d7-La Nation of Islam américaine
Fondée à Détroit en 1931, sous le nom de Allah Temple of Islam, par Wallace D. Ward (v.1877-1934), l'association Nation of Islam, réservée aux Noirs, repose à l'origine sur des croyances parfois éloignées de l'islam orthodoxe, même si elle respecte les cinq prières quotidiennes et l'interdiction de consommer du porc ou de l'alcool. Aujourd'hui, cependant, le mouvement qui a pris le nom de World Community of Islam in the West (W.C.I.W.), puis celui de American Muslim Mission (A.M.M.), avant de se décentraliser complètement, est entré dans le sunnisme. En outre, la plupart des restrictions raciales ont été abolies.
d8-Les Ahmadîs
Mirzâ Ghulâm Ahmad (1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au Panjâb, fonde la communauté religieuse organisée, l'ahmadiyya. Il fait la paix avec les Anglais et stoppe tout autre prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie (Jésus pour les chrétiens, Avatâr de Vishnou pour les hindous). À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les Ahmadîs sont environ 20 millions présent dans 190 pays, dont la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Surinam, aux États-Unis, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés en Afghanistan, au Pakistan, et en Arabie saoudite. Le mouvement est très actif de l'humanitaire, surtout en Afrique, en construisant des hôpitaux, cliniques et dispensaires gratuits, mais aussi des écoles et des centres de formation ouverts à tous et gratuits.
d9-Le Tablîgh
Fondé en 1927, en Inde, par Muhammad Ilyas, un érudit musulman. Le Jama'at al-tablîgh est une association cosmopolite dirigée aujourd'hui par des Arabes. Elle se fixe pour objectif de ramener à une pratique stricte de l'islam les musulmans égarés : « l'islam va s'étendre où s'étendent le jour et la nuit, et Dieu ne va pas quitter une maison sans que cette religion n'y entre. »
Pacifique et apolitique, ce courant prêcheur s'appuie sur des groupes de missionnaires de nationalités différentes pour faire du porte-à-porte (la al-jawla, la « tournée ») et répandre les idées du tablîgh (la « proclamation »). Les principes en sont fort simples : la profession de foi, la prière, la connaissance de Dieu, l'intention sincère et le respect du musulman. Des voyages de plusieurs jours à plusieurs semaines (khouroudj) sont aussi organisés dans le but de répandre la religion musulmane.
d10-Les Frères musulmans
Le groupe des frères musulmans est fondé en 1928 par Hassan el Banna en Égypte. Il est déterminé à lutter contre "l'emprise laïque occidentale" et "l'imitation aveugle du modèle européen" : son but est de passer par la politique pour instaurer un régime fondé sur l'islam dans tout pays où ils seraient implantés.
17-Lieux saints
-La Mecque (Makkah) en Arabie saoudite, abrite la Ka'ba (« le Cube »). Selon la tradition, il est le premier lieu de culte, bâti par Adam (Adam) sur Terre, puis reconstruit par Ibrahim (Abraham). Jusqu'à l'avènement de l'islam, il était dédié au dieu arabe Houbal, qui était vénéré par des rites de circonvolution autour de la pierre noire. Tout musulman se doit d'y faire un pèlerinage au moins une fois dans sa vie s'il en a la capacité physique et financière.
-Médine (Almadinah), est la ville où émigra Mahomet (Mohammed) après s'être enfui de La Mecque, est la deuxième ville sainte de l'islam.
-Jérusalem (al-Qods) est la troisième ville sainte. C'est l'endroit vers lequel le prophète Mahomet (Mohammed) après aurait effectué le voyage nocturne et l'ascension. Le pèlerinage sunnite n'est admis que vers ces trois villes.
Les chiites reconnaissent deux autres lieux saints : Nadjaf, en Irak et Kerbala, lieu du martyre d'Hussein, petit-fils du prophète Mahomet (Mohammed) après et fils de Ali, troisième imâm, ainsi que ses compagnons, venus à Kerbala pour défendre l'imamât c'est-à-dire la succession par l'imam Ali gendre du prophète et Hussein son fils (Hassan, son frère ainé ayant été tué). Ce martyre est le mythe fondateur du chiisme. Tous les ans, a lieu la commémoration de ce massacre, à Kerbala.
Les musulmans d'Éthiopie rajoutent à cette liste une quatrième ville sainte, celle d'Harar.
18-Relation de l'islam aux autres religions
*L'islam reconnaît tous les pères fondateurs du judaïsme (Moïse, David, Salomon) comme des prophètes, sans pour autant s'y limiter, et établit d'une manière générale les prophètes comme moyens pour Dieu de rappeler les hommes vers la foi en Lui et un comportement de droiture.
*Îsâ (Jésus de Nazareth) est un prophète, dont le retour est attendu à la fin des temps. A son propos, il est écrit dans le Coran que Jésus n'a pas été tué ni crucifié mais qu'il a "été élevé vers Dieu".
Il y a une controverse parmi les musulmans quant à l’existence de l'Antéchrist. Ce dernier n’est pas mentionné dans le Coran, mais certains hadiths parlent de lui et du fait que Jésus le combattra et détruira les croix à la fin des temps.
L'attitude de l'islam par rapport à ces deux religions antérieures, qu'ils appellent « religions du Livre », consiste à la fois à les respecter, leur reconnaître une certaine vérité, et les considérer comme ayant été corrompues au fil du temps par les passions des hommes (manipulations servant des besoins politiques, injustice, excès, etc.) (sourate 17, 30...). Mahomet (Mohammed) après, considéré comme le dernier prophète par cette religion, étant appelé à rétablir le message dans sa vérité primordiale, c'est-à-dire telle que définie par Ibrahim (Abraham).
L'apostasie dans l'islam vers une autre religion, quelle qu'elle soit, est fermement interdite par l'interprétation majoritaire du Coran.